Les sites d'archéologie maritime de Cavalaire 

L'Oppidum du Mont-Jean

L'Oppidum du Mont-Jean 

L'occupation du massif des Maures à l'Age du Fer est encore très mal connue. Les données réunies à la suite des fouilles sur les oppida de Maravielle (La Môle) et du Montjean (Cavalaire-La Môle)) ne suffisent pas à présenter un panorama complet de la période qui s'étend de l'arrivée des Grecs en Provence à la conquête romaine : seule certitude, ils sont occupés au VIe siècle av. J.-C. pour l'un, et du VIe au IVe av. J.-C. siècle pour l'autre. 

Les premières fouilles furent celles du Montjean, conduites par Denis Wallon de 1963 à 1979. Au cours de cette même période, les recherches subaquatiques se multiplièrent avec, en 1973, la découverte d'une épave du VIe siècle av. J.-C. à la Pointe du Dattier ; entre 1974 et 1979, la fouille d'un bateau des années 100 av. J.-C. à Cavalière ; en 1974, le sondage  sur une cargaison du Bas-Empire à Pampelone ; en 1981, l'exploration d'une épave du IIe siècle av. J.-C. à la Pointe du Brouil.

 

Les Fouilles de l'oppidum du Montjean

Oppidum (du latin n. oppidum, pl. oppida : lieu élevé, fortification. (À noter le pluriel aussi utilisé : oppidums) est un lieu de refuge public, caractéristique de la civilisation celtique, dont les défenses naturelles ont été renforcées par des travaux collectifs. Il est souvent situé sur un lieu élevé (une colline ou un plateau), mais peut aussi être sur une île, un cap, dans un méandre de fleuve, un marais, etc.

L'occupation du massif des Maures à l'Age du Fer est encore très mal connue. Les données réunies à la suite des fouilles sur les oppida de Maravielle (La Môle) et du Montjean (Cavalaire-La Môle)) ne suffisent pas à présenter un panorama complet de la période qui s'étend de l'arrivée des Grecs en Provence à la conquête romaine : seule certitude, ils sont occupés au VIe siècle av. J.-C. pour l'un, et du VIe au IVe  av. J.-C. siècle pour l'autre.
 
Malgré des lacunes qui invitent à la prudence, les connaissances actuelles indiquent que ces sites furent abandonnés dans le courant du IVe siècle au plus tard. Le IVe siècle est justement l'époque de la fondation d'Olbia, près d'Hyères. Deux hypothèses sont envisagées : la création de ce comptoir massaliote vers 350 av. J.-C. provoque l'assimilation pacifique des populations indigènes du massif des Maures, ou, au contraire, la destruction militaire des forteresses et la soumission de leurs habitants.

La nature des céramiques retrouvées diffère entre les oppida du Montjean et de Maravielle.

Au Montjean, le matériel comporte de la céramique indigène modelée (jarres, coupes, écuelles, faisselle) et de la céramique importée (vases à boire, de fabrication attique, italique ou marseillaise, et surtout des amphores, dans leur immense majorité, de type massaliète). Les habitants du Montjean commerçaient donc principalement avec les Phocéens en leur achetant du vin.

A Maravielle, le matériel céramique comporte de la céramique modelée (coupes, urnes) et de la céramique tournée importée (amphores principalement étrusques, peu de céramique marseillaise fine). La plus grande ancienneté de Maravielle (un demi siècle peut-être) n'explique pas l'abondance des amphores étrusques qui y ont été retrouvées, alors que les marseillaises y sont très rares. A l'inverse, amphores marseillaises et céramique attique abondent au Montjean, alors qu'elles sont rarissimes à Maravielle pour la même période.

Les deux groupes humains avaient manifestement des fournisseurs, ou au moins des goûts différents ; les débouchés naturels des deux sites ne sont d'ailleurs pas les mêmes : la baie de Cavalaire pour le Montjean, en vision directe avec la mer, le golfe de Saint-Tropez pour Maravielle, nettement plus éloigné de la mer.

On ignore bien sûr la nature des relations qui pouvaient exister entre les deux communautés, mais les écarts constatés dans les approvisionnements plaident plutôt pour l'ignorance sinon l'hostilité, et témoignent en tout cas de moyens et de contacts peu comparables.

L'épave médiévale de Cavalaire

L'épave médiévale de Cavalaire

L'épave de Cavalaire repose par 12 mètres de profondeur juste à la sortie du port de Cavalaire (Var). Coulée dans la deuxième moitié du XVe siècle, cette épave ne doit son relatif bon état de conservation qu'à la forte présence de posidonies (herbe sous-marine) jusqu'à ces dernières années. Des aménagements successifs dus à la forte progression du tourisme nautique ont semble-t-il provoqué indirectement un désensablement des posidonies et opéré une mise au jour du navire.

Les vestiges de l'épave sont dispersés en trois ensembles : la partie bâbord de l'étrave au talon de quille mesure 15.70 m de long, la section tribord regroupant une portion du flanc de la maîtresse-section jusqu'aux probables oeuvres-mortes, comporte les deux techniques clins et franc-bord et un pan uniquement à clin qui pourrait correspondre aux oeuvres-mortes de l'arrière.

Cette épave est excessivement importante car elle associe plusieurs traditions de construction à une période charnière entre les époques médiévales et modernes : construction à carvel et construction à clin associées. Ce type de construction en cours d'étude s'assimilerait beaucoup plus à une construction ponantaise et plus particulièrement biscayenne. À noter que la mixité de la structure ne vient pas seulement de la construction à carvelle dans les oeuvres vives et de la construction à clin dans les oeuvres mortes mais également à une mixité de construction dans les fonds du navire.

Le matériel est composé de divers ensembles d'artefacts dont l'échantillonnage est très varié : céramique, artillerie, verrerie, accastillage...
L'armement est important pour l'époque : par moins de huit canons ont été dénombrés, dont cinq ont pu être remontés et confiés à Archéolyse pour traitement. Cet armement comporte également un assez grand ensemble d'armes de jet : flèches, carreaux d'arbalètes, pointes de lances...
Les pièces d'accastillage sont également en bonne place puisqu'une trentaine d'éléments composés de caps de moutons, poulies doubles, simples, à estrope, à gouge, moque, boules de collier de racage ont été remontées qui vont éclairer vraisemblablement sur le type de voilure utilisé. Le fait d'avoir mis au jour un assez grand échantillonnage permet de mettre en lumière certaines connaissances de la vie à bord.

Mais la découverte la plus intéressante pour l'origine du bâtiment est sans nul doute les fragments d'ossements de baleine mis au jour dont plus particulièrement une vertèbre d'un jeune cétacé, sciée et portant de nombreux coups de haches. Sont-ce là les vestiges d'une chasse à la baleine effectuée par les marins du navire ou bien des ossements utilisés comme outils ?

Si l'examen dendrochronologique effectué par le laboratoire du CNRS de Marseille a permis de donner une date de 1479 pour le plancher de cale en pin, en revanche la coque en chêne est encore à l'étude et semblerait légèrement plus ancienne. Par ailleurs le fait qu'il est encore impossible de rattacher ces chênes à un référentiel existant comme ceux de l'Europe du Nord, permet de penser que ce navire est issu de régions soit Atlantiques soit Méditerranéennes.

Si l'on prend en compte les paramètres tels que la conception de la carène, l'artillerie du navire, la présence d'ossements de cétacé, l'origine basque semble très plausible d'autant que la pénétration basque en Méditerranée pour des activités commerciales ou pirates est attestée pendant tout le XVe siècle.

Une dernière campagne de fouilles est envisagée en 1996 afin de déterminer et d'étudier avec exactitude la structure arrière du bâtiment, dont de nombreux éléments sont apparus à la fin de la fouille. Il sera également possible d'analyse les différentes pièces de mâtures aperçues lors des précédents travaux, pièces rarissimes puisqu'elles disparaissent en général les premières lors du naufrage.

 

Fouille : Marion Delhaye, CERAMC

Photos : Margo Derain

Les épaves de la baie de Cavalaire

La Baie de Cavalaire recèle de nombreux trésors. Entre les 12 épaves, les spots renommés à toutes les profondeurs et un environnement préservé, Cavalaire est le cadre idéal pour s'adonner à la plongée.

Le Ramon

Construit en 1873 par les chantiers Gilbert et Cooper (Hull), le navire fût baptisé Elguezabal, Ballesreros n°2, puis Derwent et enfin Ramon Meumbru. Le Ramon mesurait 80 mètres de longueur et 11 de largeur. Sa jauge était de 1153 tonneaux. Il avait une particularité exceptionnelle pour l'époque : il était doté de 5 cloisons étanches.  Les causes et la date exacte du naufrage sont incertaines. Il aurait sombré début juin 1921 suite à une explosion. L'équipage composé de 37 hommes fût récupéré par le vapeur Cabo Vilano. 

 

Le Togo-Ville de Valence

Construit en Grande-Bretagne pour un armateur français qui le destinait aux lignes d'Espagne, ce cargo de 76 mètres, lancé en 1882 fut coulé en 1918 sous pavillon italien par un sous-marin allemand, immatriculé autrichien. 

 

Le Torpilleur 178 

Lancé en 1883, c'est un navire de 35 mètres, sabordé en 1921.

 

L'Espingole 

En 1900, l'Espingole représentait le nec plus ultra en matière de combat naval. C'est de cette machine infernale "la torpille automobile", que naquit la génération des contre-torpilleurs. Il s'échoua en 1903 et coula lors de son remorquage. 

 

Le Rubis 

Le Rubis est un sous-marin français de la 2ème guerre, qui a été coulé en 1958. Il repose aujourd'hui à 40 mètres de fond, et est l'une des épaves les plus intéressantes. La photo ci-dessus montre l'avant du sous-marin et son kiosque.

 

Le Prophète

Le 26 mars 1860, le Prophète, Commandant Cotton, en provenance de Bône et Philippeville, s'abrite dans la rade d'Agay près de St-Raphaël. Quelques jours plus tard, vers le 30, il fait naufrage près du cap Lardier, à la suite d'une voie d'eau. La cargaison de blé est perdue.

Le Prophète représente la plus vieille épave connue à ce jour, de navire à vapeur et à hélice de la côte provençale. Si le Panama de 1843 (à roue et "décortiqué" avant sabordage) et la Ville de Grasse de 1848 (à roues) sont les seuls témoins d'une marine disparue, lui demeure l'ancêtre des vapeurs..