Les monuments et sites historiques de Cavalaire

Le Domaine Foncin

Le Domaine Foncin

Situé à l'entrée ouest de la Ville, le Domaine Foncin est particulièrement remarqué par sa bastide blanche, située au sommet d'une colline et dominant la mer.

Le domaine a été acquis en 1890 par Pierre Foncin, géographe, écrivain et co-fondateur de l'Alliance Française.
Le "Casteu Dou Souleu" fut construit en 1894 au milieu d'une forêt de chênes lièges encore exploitée. La famille y venait en vacances par le train des Pignes.
Depuis, la "maison blanche" sert d'amer aux marins et aux aviateurs, et est ainsi portée sur les cartes de navigation.

Après la mort de leur père en 1917, Mireille et Myriem Foncin séjournent de temps en temps sur le domaine.
En 1975, Mireille Foncin s'y installe de façon permanente. En 1977, elle fait don de sa propriété et des 15 hectares qui l'entourent afin d'en garantir la protection définitive : il s'agit du premier legs fait au Conservatoire du Littoral.
Après son décès en 1996, le Conservatoire du Littoral entame de sérieuses études, voulant donner à ce site emblématique un usage exceptionnel et compatible avec les volontés de la donatrice : la pédagogie et la protection de la nature.

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Au début du siècle, en empruntant "le petit train des pignes", quelques familles fortunées découvrent les rivages de la corniche des Maures. Emerveillées par la beauté de cette côte restée sauvage, les familles Adam, Eiffel, Royce, Clément-Bayard et Foncin font bâtir leur résidence de villégiature au dessus des flots bleus parmi les bruyères, les cistes et les arbousiers.

Nichée en haut d'une colline de la Corniche des Maures, la Maison Foncin, cette majestueuse batisse blanche qui surplombe un domaine de 15 ha, fut léguée au Conservatoire du Littoral en 1977 par Mireille Foncin, fille de Pierre Foncin, éminent géographe et cofondateur de l'Alliance Française. Cette donation constitua la première du genre pour le Conservatoire du Littoral.

Suite à la disparition de Mademoiselle Foncin en 1996, le Conservatoire a récupéré la gestion de la propriété et a entamé toute une série d'études afin de pouvoir donner à ce site exceptionnel une vocation et un usage à la hauteur de son caractère emblématique et en accord avec les volontés de sa donatrice.

Profitant de la nouvelle impulsion donnée par l'Etat, par le biais de cette démarche d'expérimentation sur les territoires littoraux, la Commune de Cavalaire et le SIVOM du Littoral des Maures qu'elle compose avec les communes de le Croix Valmer, le Rayol Canadel et Ramatuelle, ont vu l'opportunité de relancer le projet de réhabilitation du Domaine Foncin (constitué de la propriété Foncin et de l'ancienne usine d'incinération des ordures ménagères (UTOM) adjacente au domaine et qui constitue la porte d'entrée de ce site d'exception). C'est dans ce contexte d'expérimentation de Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC) que vient s'inscrire cette journée de découverte du Domaine Foncin.

Objectif : Réappropriation du Domaine Foncin par les « vivants » du Territoire des Maures. Consultation du public sur le devenir de ce site emblématique et par extension c'est la question de la gestion des propriétés du Conservatoire du Littoral sur le territoire de l'expérimentation qui est posée.

Compte-rendu synthétique : L'immersion dans ce domaine a permis de consulter le public sur le devenir de ce site emblématique et par extension, la gestion des propriétés du Conservatoire du Littoral sur le Territoire de l'expérimentation.

Cette manifestation a réuni entre 180 et 200 personnes. Il s'agit là d'un véritable succès si l'on considère que la capacité du site ne peut accueillir plus de monde et que tous les présents ont été directement sensibilisés. Un grand nombre de participants s'est prêté au jeu de la question sur le devenir du Domaine Foncin. Il a été possible de recueillir leurs réactions et d'en déduire leurs attentes quand elles n'étaient pas explicitement énoncées.

 

Partenariat : Conservatoire du Littoral, Mairie de Cavalaire, SIVOM du Littoral des Maures, association Maltae (Mémoire à Lire Territoire à l'écoute).

Les sites archéologiques

La Villa de Pardigon : un domaine viticole

C'est dans la baie de Cavalaire, à Cavalaire même peut-être, qu'il faut localiser le port d'Heraclea Caccabaria mentionné dans l'Itinéraire Maritime d'Antonin. Les recherches conduites par le Centre Archéologique du Var, sous la direction de Jean-Pierre Brun (CNRS), ont permis de reconnaître plusieurs villas situées sur cette partie de la Côte des Maures.

 

Une exploitation rurale aux environs d'Heraclea Caccabaria

La villa de Pardigon 3, implantée en bordure du rivage, a été construite sur environ 2 000 m2 en une seule phase d'investissement, après le milieu du Ier siècle de notre ère, et ne connaîtra, jusqu'au début du IIIe siècle, que des réaménagements du plan initial. Depuis la plage, on trouve une colonnade flanquée d'une tour-belvédère. Par un couloir, on accède au cœur de la demeure organisé autour d'une cour de plus de 160 m2, bordée d'un péristyle aux colonnes de briques. Parmi les pièces qui s'ouvrent sur un jardin arboré et agrémenté de massifs, une salle à manger occupe une position axiale, soulignée par une large ouverture et un aménagement de l'entrecolonnement de la galerie selon la formule du péristyle rhodien. Toujours grâce à des couloirs, il est possible de rejoindre d'autres parties, à l'ouest un ensemble de pièces distribuées autour d'un second péristyle de moindres dimensions, à l'est, les bains d'une superficie de 100 m2, dont les canalisations d'évacuation drainent aussi des latrines reléguées dans une arrière-cour. Par un dernier couloir au nord, on aboutit à une cour agricole barrée par le volume du cellier.

 

Un chai d'importantes dimensions

Le chai est une construction de 52 m sur 12 m, d'une quinzaine de mètres au pignon, divisée en deux parties. A une extrémité, on trouve une salle de 130 m2 abritant les fouloirs pour les raisins et un pressoir dont on a retrouvé le massif de fondation. Les cuves maçonnées pour le recueil du moût, d'une capacité de 5 000 litres chacune, sont placées dans un cellier d'environ 500 m2.

Le moût obtenu par foulage et pressurage peut faire l'objet d'une réduction par cuisson, comme en témoigne la découverte d'un aménagement composé d'un cuveau et de la base d'une chaudière, certainement le defrutarium décrit par Columelle. Le defrutum est une préparation utilisée en cuisine mais aussi employée pour démarrer la fermentation. Celle-ci ne se produit pas dans les cuves, mais dans des jarres, les dolia.

Au nombre de 115, les dolia sont disposés en cinq rangs, avec des allées pour le passage. Les récipients sont pris jusqu'au col dans un remblai, permettant un accès facile à l'embouchure et atténuant les effets de température lors de la vinification ou pour la conservation. Ils sont poissés avant usage. Les fonds retrouvés portent la trace d'une telle pratique. Les ouvertures peuvent être obturées à l'aide de couvercles en céramique.

Avec des dolia d'une contenance de l'ordre de 1 500 litres, le propriétaire du domaine de Pardigon pouvait entreposer 1 700 hectolitres de vin dans son chai et exploitait un vignoble dont la superficie ne pouvait pas être inférieure à une vingtaine d'hectares.