De l'ombre à la lumière

 

1914 - 2014

A la veille de la guerre de 1914, la capacité productrice s'est étiolée au profit de la prospérité touristique : l'élevage des vers-à-soie a cessé, les charbonnières sont devenues rares, les coupes forestières sont négligées. Les tartanes ventrues, qui embarquaient les billots de pin, les tonneaux de vin, le charbon de bois et le sable, ont laissé la place aux barques. Seule la culture de la vigne, enfin débarrassée du phylloxera, a repris. La progression de la station, soudain stoppée par la guerre, reprend son essor : les villas s'éparpillent de plus en plus nombreuses dans la forêt et sur le bord de mer, de nouveaux hôtels se construisent, les plages sont aménagées avec parasols et transats, des dancings s'ouvrent. Avec l'avènement des sports d'hiver, les congés payés, et le règne de l'automobile, la saison touristique hivernale disparaît au profit de la saison estivale.

Suites aux nombreuses démarches des Cavalairois pour obtenir leur autonomie administrative, on leur accorda enfin, en 1920, d'être « Section Administrative », ce qui leur donnait une relative indépendance (l'état civil était enregistré sur place) puis, neuf ans plus tard, ils obtinrent leur détachement de Gassin et l'érection en Commune le 5 août 1929. Entre temps, le 29 avril 1921, naissait le Syndicat d'Initiative de la « Baie de Cavalaire », association déclarée à la Préfecture sous le n°102. La jeune commune se lance alors dans la grande aventure de sa propre gestion, bientôt imitée, le 6 avril 1934, par un autre « lieu-dit » de Gassin : La Croix Valmer (qui portait autrefois le nom de « La Croix-de-Cavalaire »).

Grâce aux « Tablettes de la Côte d'Azur », l'une des rares publications de l'époque, on apprend qu'en juillet 1926, l'agglomération de Cavalaire voit s'ouvrir « une bibliothèque abondamment fournie en livres ». On peut y lire qu'en octobre 1926, « l'électricité apportera dans quelques jours sa contribution de bien-être… »

Puis Cavalaire connût le sort de toutes les communes de France, d'abord secouée par l'abominable tuerie de la Première guerre mondiale, ensuite frappée de plein fouet par la seconde, au cours de laquelle la Commune supporta successivement l'occupation, les bombardements et de Débarquement qui se fit notamment sur sa plage.

Septembre 1939 : la Seconde guerre mondiale est déclarée, la station se vide de ses touristes en quelques heures. Toute animation cesse. Le sabordage de la flotte à Toulon amène l'occupation italienne en novembre 1942, puis allemande en 1943, qui pèseront lourdement sur le pays. Avec l'arrivée de l'occupant, la Résistance déjà existante dans la région, prend forme et s'organise. Dans chaque localité, des responsables sont désignés avec des ordres précis : propagande, liaison marine, renseignements et sabotage, autodéfense, préparation du plan insurrectionnel et du Jour J. Le littoral des Maures devient l'une des zones essentielles de la Résistance provençale, et même un secteur clé de l'ensemble de la Résistance en zone sud. Un organisme de combat nait, la «Brigade des Maures » qui connaitra de nombreux avatars et de nombreuses arrestations.

Puis arrive le jour de la Libération, le 15 août 1944, où les alliés américains et anglais, la « Brigades des Maures » (dont les effectifs sont estimés à 500 hommes), et la population, font place nette de la Wehrmacht. Le 16 août, la future 1ère Armée Française du Général De Lattre de Tassigny débarque à Cavalaire. A la suite des bombardements naval et aérien sur Cavalaire, 40 habitations ont été complètement détruites et 170 autres sinistrées ou soufflées.

(Source 9 : Résistance « Brigades des Maures » et Libération / Georges Carlevan)

(Source 10 : Histoire et histoires… de Cavalaire / Jean-Daniel de Germond, 1992)

 

A l'heure de la libération, le bilan est également très lourd pour les Chemins de Fer de Provence : l'exploitation est totalement suspendue, le personnel dispersé, plusieurs kilomètres de voie impraticables, quatre ponts et onze passages à niveau détruits, dix-huit endommagés, de nombreux bâtiments inutilisables. Les bombardements et les combats ont mis hors service bon nombre de locomotives à vapeur, autorails, voitures, fourgons et wagons. En novembre 1949, le déclassement de la voie ferrée est prononcé, ainsi que la mise à disposition d'un certain nombre de gares pour l'exploitation routière (dont Le Lavandou, Cavalaire, La Croix-Valmer, Cogolin, St-Tropez, Ste Maxime et St-Raphaël). Voitures et wagons sont découpés au chalumeau, la voie ferrée est démontée, la ferraille part en Italie pour la refonte ; seuls les autorails et les locotracteurs sont vendus à l'Espagne où ils connaissent une nouvelle carrière. Ainsi s'achève l'histoire du rail varois…

(Source 11 : Train du littoral / José Banaudo.- Ed. du Cabri, 1999)

 

Mais la nature reprend ses droits et les hommes refont ce qui a été défait.

Petit à petit, Cavalaire-sur-Mer devient une station balnéaire de renommée internationale  qui charme d'année en année des visiteurs toujours plus nombreux. Tous s'adonnent aux plaisirs de la plage , des animations de rue, de la découverte du patrimoine  mais aussi aux diverses activités sportives qu'offre la ville : plongée sous-marine, voile , promenades sur les sentiers, randonnées dans le Massif des Maures… L'image dynamique de Cavalaire est bien réelle. Au-delà du tourisme, elle témoigne de l'identité d'une cité perpétuellement en mouvement. Le souci environnemental de la Ville ainsi que sa politique ambitieuse d'aménagement et de grands projets traduisent bien ce dynamisme qui chaque année attire de nouveaux habitants.

 

Naissance de Cavalaire

1929 : Naissance de Cavalaire

1929 fut l'année où la commune de Cavalaire vit le jour. Le 5 août de la même année, la commune de Gassin s'était déclarée favorable à la création de la commune de Cavalaire par abandon d'une partie de son territoire communal. La décision fut entérinée par décret de l'Assemblée Nationale et du Président de la République. Le 26 octobre se tint le premier Conseil Municipal de Cavalaire. La commune était officiellement née. 80 ans d'histoires, de tourisme et de nature pour l'une des communes les plus belles de la Côte d'Azur.

Cette création avait été rendue possible grâce à la loi du 5 Août 1884 sur la décentralisation et sur les communes. Depuis les années 1900, Cavalaire était devenue un lieu de villégiature prisé par l'élite européenne et notamment, comme à Cannes, Hyères ou Antibes, par l'aristocratie anglaise qui venait hors saison profiter des douceurs de la Côté d'Azur. Parmi ces grands noms, certains ont laissé une empreinte indélébile au village : Foncin, Eliot, Curie, Hausmann, Gleizes, Rameil, Dautresme. Cette nouvelle migration avait eu pour effet d'augmenter la population cavalairoise - 680 habitants en 1929 - et rendait désormais nécessaire la création d'une nouvelle commune.

 

Les premières actions, les priorités des élus

Le 26 octobre 1929, c'est dans la salle des écoles transformée pour l'occasion en salle de Conseil qu'Eugène Décanis fut élu premier maire de Cavalaire et ce, jusqu'au 6 Août 1933. Joseph Cauvin fut proclamé premier adjoint. Douze noms paraphèrent le procès verbal : Décanis, Cauvin, Castillon, Autieu, Méric, Nicolas, Ollies, Martel, Gaillard, Ferrandi, Courchet, Bérenguier.

Le Conseil Municipal du 2 novembre vota l'embauche des premiers employés communaux : un garde champêtre, un cantonnier et un secrétaire de mairie - payés chacun 6 000 francs par an ; la pose de six lampes publiques dans divers endroits de l'agglomération et la pose d'une plaque de marbre au monument aux morts, qui portait en inscription : « Hommage à nos morts et disparus de la Grande Guerre de 1914 à 1918 - Le 1er Conseil municipal de Cavalaire, le 11 Novembre 1929 ».

Le 7 novembre, le Conseil vota à l'unanimité la proposition du premier adjoint, qui requérait d'ajouter au nom « Cavalaire », les mots « sur-Mer » afin d'éviter les confusions qui se produisaient assez fréquemment avec la commune de Cavalière.

Le Conseil Municipal du 21 Décembre 1929, vota l'installation de la ligne téléphonique en mairie, la création d'un bureau de bienfaisance, demanda de faire partie du Syndicat des communes du littoral varois et accepta l'offre du Docteur Roblaz qui désirait instituer une visite gratuite et mensuelle pour les nourrissons de la commune.

 

Grande et petite actualités de 1929

Les faits marquants de cette année sont la première représentation de Marius, le 9 mars au théâtre de Paris ; les décès du Maréchal Foch et de Georges Clemenceau, deux grands héros, civil et militaire, de la guerre de 1914-1918. En octobre, toujours, le premier grand Krach boursier de Wall Street qui marqua l'effondrement économique des grands pays capitalistes. C'est aussi cette année que Tintin apparut en kiosque avec le premier épisode « Tintin au Pays des Soviets ».

Côté sport, Bill Tilden, le « Federer » de l'époque, vainqueur de l'US Open en 1929, fera une exhibition à l'Hôtel des Bains de Cavalaire lors d'un match amical où il jouera, contre deux autres stars du tennis mondial : les Français Jean Borotra et Jacques Brugnon.

Côté tourisme, le 13 janvier 1929, les syndicats d'initiatives de Cavalaire et du Rayol décidèrent de se rapprocher. L'union sembla avoir été fort utile puisque la station de Cavalaire sera référencée dans le guide Michelin dès 1930. Côté tourisme toujours, le Syndicat d'Initiatives édita une luxueuse plaquette où furent référencés les plus beaux lieux de Cavalaire, les hôtels et les commerces à la mode.

La présence d'une flottille anglaise fut signalée en baie de Cavalaire. Elle devait rejoindre pour le mois d'avril son navire amiral en Méditerranée. En octobre, des sous-marins yougoslaves ont fait escale à Cavalaire et ont été un temps amarrés près du quai.

Un incendie criminel a ravagé une partie des collines au mois de juillet. Les alentours du village n'avaient jamais été alors déboisés.

L'Association Syndicale Agricole de la Corniche des Maures, dont le but est d'étudier l'adduction de l'eau nécessaire aux besoins domestiques et l'irrigation de la région comprise entre Gassin et le Cap Nègre s'est réunie à Cavalaire.

Faut-il enclore les propriétés Cavalairoises ? Trop souvent les touristes considèrent comme propriété commune tout ce qui n'est pas clos et agissent sans façons avec les fleurs, surtout avec les mimosas.

La municipalité déplore les fermes en ruine et les terres laissées à l'abandon, la jeune génération ayant préféré partir en ville.

Les Maires de Cavalaire

De 1929 à 2018, d'Eugène Decanis à Philippe Leonelli, le Commune de Cavalaire-sur-Mer a été régie par 11 Maires : 

  • Eugène DECANIS - Maire de 1929 à 1933
  • Léon ANDRE - Maire de 1933 à 1936
  • Benjamin GAILLARD - Maire de 1936 à 1941
  • Marcel CHAMERON - Maire de 1941 à 1944
  • Benjamin GAILLARD - Maire de 1944 à 1959
  • Antonin PORTE - Maire d'Août à Septembre 1944
  • Charles POMES - Maire de 1959 à 1965
  • Léon Jacques ANDRE - Maire de 1973 à 1977
  • Paulin LEONELLI - Maire de 1977 à 1982
  • Louis FOUCHER - Maire de 1982 à 2008
  • Annick NAPOLEON - Maire de 2008 à 2014
  • Philippe LEONELLI - Maire depuis Mars 2014