Les Pradels et la Forêt

Orientés est-ouest, les Pradels représentent le chaînon sud du massif des Maures.

Les Maures intérieurs restent, malgré des incendies catastrophiques, une zone forestière, densément et magnifiquement boisée. L'arbre-roi des Maures, quasi emblématique, l'arbre providence aussi, celui sur les branches noircies duquel on voit repousser des bouquets de jeunes tiges, dès le printemps qui suit l'incendie de l'été précédent, c'est le chêne-liège (quercus suber), que son écorce épaisse protège du feu, l'arbre au tronc rouge sang, quand cette écorce a été fraîchement récoltée (le « démasclage »). Si, en bien des endroits, la forêt des Petits Maures semble avoir déjà pansé ses plaies, comme entre Roquebrune-sur-Argens et le col de Gratteloup, c'est au chêne-liège qu'elle le doit largement. Le promeneur qui emprunte certaines pistes (au sud de la départementale 75 notamment) a l'occasion d'admirer des spécimens pluricentenaires au tronc énorme, à la ramure tourmentée. Mais on rencontre aussi fréquemment, en remontant les pentes et vers les crêtes, le chêne vert (quercus ilex), arbre noble au feuillage dense et sombre, au port moins tourmenté que celui du chêne-liège. Le chêne pubescent (Quercus pubescens) se mêle souvent à ces deux espèces.

À l'aise sur les roches siliceuses des Maures — et souvent associé au chêne-liège — est le châtaignier, une des bases de l'économie rurale traditionnelle. Les plus anciens furent plantés il y a plusieurs siècles, en vergers, de préférence sur les pentes septentrionales (ubac), dans les vallons plus humides. Beaucoup de ces vergers sont aujourd'hui à l'abandon, mais là où les châtaigneraies sont entretenues, comme aux abords de Gonfaron, des Mayons, de Collobrières ou de La Garde-Freinet, elles forment de magnifiques ensembles, comparables aux châtaigneraies cévenoles par exemple.

Les Maures comptent aussi — souvent à proximité des crêtes — des pinèdes remarquables (pin d'Alep et pin maritime), malheureusement plus vulnérables à l'incendie qui y laisse durablement ses stigmates.

Mentionnons encore, au terme de cet aperçu sommaire, deux arbustes au feuillage persistant et bien luisant à la lumière : l'arbousier, aux fruits savoureux, et le houx qui, dans certains ubacs, atteint les proportions d'un bel arbre.